A L'IMAGE DU SON
Les sociétés dont la culture se fonde ou épouse tant bien que mal les valeurs du modèle occidental tendent à utiliser les images pour véhiculer un certain nombre de messages. Qu’il s’agisse d’information ou de consommation, le flot incessant d’images de toutes formes et de toutes provenances imposent ou distillent à leurs spectateurs des exemples dont il leur devient de plus en plus difficile de s’affranchir mentalement. La passivité du public devant ce qu’il faut bien appeler le l’anti-spectacle, à savoir le dispositif de perpétuelle autocitation de mise en abîme des signes, n’est pas seule en cause. C’est que l’illusion a pris le pas sur le libre arbitre et que personne ne peut fondamentalement être taxé de malhonnêteté intellectuelle lorsqu’il s’agit de donner un avis sur une question de société. Les têtes bien pleines se perdent en déductions oiseuses et seules les têtes bien faites ont la connaissance ou l’intuition qu’il existe un envers du décor.
Depuis un millénaire, les images sont au pinacle des médias en ce qui concerne l’édification des foules. La pédagogie non verbale est longtemps passée par l’icône et cela continue aujourd’hui malgré les alternatives que la technologie a produites et du rôle que de la psychologie à joué à l’époque moderne, dans l’acquisition des connaissances.
Que se passe-t-il lorsque l’image dérange ou désoriente? Le spectateur peut instinctivement piocher dans un catalogue de références personnelles afin d’y trouver le sens et les justifications de son questionnement ou de son trouble. Car l’image rassure, elle contient et décline les symboles qui permettent de tisser les liens nécessaires à la dédramatisation, le refoulement ou l’oubli.
Le son lui interpelle ou inquiète. Sans doute parce que ses référents résistent mieux à la mise en boîte du sens, à l’étiquette de la raison. Le son favorise le travail de l’imaginaire, à l’instar de ces films où les bruits précédent ou annoncent une action à venir de manière imminente. C’est au moment où l’image surgit enfin que la scène prend toute sa justification en répondant aux interrogations du spectateur. L’image fixe, le son déplace.
Cette forme d’expression à la fois directe et elliptique permet aux radios d’occuper une place de choix dans le paysage audiovisuel que ni la télévision, ni les nouvelles technologies n’ont pu réduire. La radio offre une alternative plus que jamais pertinente dans la transmission du savoir et le partage de l’expérience. Immatériel, le média n’en est pas moins incontournable pour qui cherche un autre son de cloches à l’information dominante des médias lus et vus, au moment même ou un tropisme fin de siècle tardif continue de mêler allègrement vulgarité et esthétique, bidonnage et éthique, sous-entendus et sincérité.
Laissons le fil du temps affiner et confirmer cette tendance douce jusqu'à ce qu'un jour peut-être les images ne soient plus que des informations parmi d’autres, ou de bons souvenirs.
Claude Vittiglio |
BANGKOK
Fascinante jungle urbaine, la Cité des Anges vit dans un monde de contraires : agitation et méditation, gratte-ciel et canaux romantiques, pollution et saveurs raffinées.
L'émission hebdomadaire "Le Magazine du Net", diffusée sur RFI, s'est associée à TV5MONDE pour faire découvrir à ses auditeurs les destinations des Cités du monde.
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